J'aimais bien ma vie, à part quelque petits défauts surement effaçables au fil du temp À chaque fois que j'avais du temps libre, je le passais à dévorer un livre. J'aimais connaître les différents écrits, les différentes façons de pensées de certains auteurs, et c'est là, à ce moment même qu'on peut comprendre la nature des gens. Car quand c'est écrit, c'est toujours plus clair, et c'est rassurant de pouvoir se dire qu'on peut retourner en arrière pour lire une phrase, ou faire une pause au milieu du livre quand on en a assez. Les livres, ça me permet de voyager dans différents mondes et différentes époques, et ce qui est le plus amusant, c'est que quand on relit un livre en ayant grandit, il n'est jamais pareil, car notre façon de penser change avec le temps et on comprend différentes choses, car nos vérités sont différentes. Nos croyances, même non-religieuses définissent notre vie, ce qu'on est. Un jour ma petite sœur était en train de faire un dessin, un dessin qui voulait dire quelque chose de précis pour elle, et ce dessin, tous les enfants aurait pu le comprendre, alors le monstre passa à côté d'elle et lui demanda ce que ça signifiait. Elle mit tellement de cœur pour lui expliquer, elle lui répétait encore et encore de manières différentes ce dessin et lui, il restait bouche bée devant ce qu'elle disait, puis il prit le dessin et le déchira. Elle se tut un moment, fixant ce monstre avec une expression d'incompréhension sur son visage pendant un moment, et s'en alla. Dans le petit prince, le livre que j'avais lu, le petit prince dit à un moment que : les grandes personnes ne comprennent jamais rien toutes seules, et c'est fatiguant, pour les enfants, de toujours et toujours leur donner des explications. C'est alors que je compris que ma petite sœur était tout simplement fatiguée d'essayer d'expliquer quoi que ce soit au monstre, sans jamais réussir. Et elle perdit tout espoir de l'aider et perdit une part d'elle-même avec.
Un jour, un commandant d'une grande armée vint me voir et me dit en me prenant par l'épaule, "si vous voulez vaincre votre ennemie, ne le déposséder pas de son courage, privé le de tout espoir." Le monstre avait gagné, car il nous avait dépossédé de tout notre courage. Un sentiment qui était le nôtre. Assis devant la fenêtre, ma petite sœur sur son lit, on avait un petit moment de paix.
- Djalil ?
- Oui Jenna ?
- Tu en as marre de cette vie non ?
- Pourquoi tu dis cela ?
- Parce que je te vois regarder cette fenêtre, et à chaque fois, tu la regardes d'une manière évasive, comme si cette petite fenêtre te permettait de partir loin d'ici, voyager n'importe où sauf là. Comme si elle te permettait de voyager sans frontières, sans limites et sans visa. Comme un oiseau qui a appris à voler. Et je n'ose jamais t'interrompre dans cette aventure, parce qu'à chaque fois que tu reviens à la réalité, tu as cette lueur de tristesse dans tes yeux.
- Tu sais, quelque fois, je suis beaucoup dans mes pensées, je rêve beaucoup. Mais il n'y a qu'un seul endroit qui me plaît vraiment.
- C'est lequel ?
- C'est celui où je suis à tes côtés. Car ton sourire vaut toutes les merveilles de ce monde, et je n'échangerais ça pour rien au monde.
Le courage d'un soldat (4)
